Des chercheurs ont constaté qu’un lien existait entre la présence de microbes et la présence d’une anxiété sociale.
Publié le 2 janv. 2024 par Johanna Amselem Santé Magazine
Vous avez peur d’aller vers les autres ? Le coupable pourrait se trouver… dans votre ventre. Une récente étude publiée dans la revue scientifique PNAS assure que les microbes présents dans la flore intestinale pourraient être la cause de l’anxiété sociale. « Comprendre les bases biologiques du trouble d’anxiété sociale (TAS), l’un des troubles anxieux les plus invalidants, permettra de développer de nouvelles stratégies de traitement. Nous montrons ici que le microbiote intestinal pourrait être une telle cible », détaillent les auteurs de l’étude.
Pour parvenir à cette conclusion, les scientifiques ont remarqué que lorsque des microbes provenant des intestins de personnes atteintes de TAS sont transplantés chez des souris, ces dernières réagissent davantage à la peur sociale. Cité par The Guardian, le professeur John Cryan, co-auteur de la recherche à l’University College Cork, explique que cette étude confirme l’importance de l’équilibre de la flore intestinale. « Le point principal est que nous devons prendre soin de nos microbes, en particulier tout au long du développement et même à l’âge adulte, pour que le cerveau social continue de fonctionner correctement ». Les analyses d’ADN ont confirmé que le microbiote intestinal se modifiait entre les différents groupes.
Des changements dans le microbiote intestinal
Les scientifiques ont prélevé des échantillons de selles auprès de six personnes en bonne santé et de six personnes atteintes de TAS. « Bien que les souris ayant reçu le microbiote aient eu des comportements normaux lors d’une batterie de tests conçus pour évaluer la dépression et les comportements généraux de type anxieux, elles présentaient une sensibilité spécifiquement accrue à la peur sociale », résument les auteurs. Précisément, les souris qui ont reçu des microbes intestinauxprovenant de personnes atteintes de TAS ont éprouvé des difficultés de contact social. « Les rongeurs n’ont jamais complètement récupéré pour pouvoir à nouveau être sociaux », complète John Cryan.
Cité par The Guardian, le chercheur explique que « l’ocytocine, une hormone clé impliquée dans le lien social, et le système immunitaire ont déjà été impliqués dans le comportement social. Il était donc bon de voir que des changements se produisaient chez les animaux ayant reçu le microbiote SAD ». Ces résultats suggèrent que le microbiome intestinal peut jouer un rôle dans les réactions liées aux troubles sociaux. Ainsi, des régimes alimentaires spécifiques permettant de modifier le microbiome pourrait avoir des effets spécifiques pour contrer les effets.
Publié le 2 janv. 2024 par Johanna Amselem Santé Magazine
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